Par Nate. H
Bien que nous n’ayons rien en commun avec eux et elles en tant que classe, il arrive souvent que nous ayons à parler avec nos supérieur-e-s ou nos patrons. Lorsque nous les confrontons, par exemple, nous avons nécessairement besoin de discuter avec eux ou elles. Nombre d’entre eux et elles semblent cependant doté-e-s d’une habileté naturelle à inverser les rôles, et beaucoup de travailleurs et de travailleuses ont la mauvaise habitude de les laisser faire. Nous passons TANT de temps à suivre leurs ordres et eux et elles à nous les donner que lorsque nous discutons d’enjeux reliés au travail avec eux ou elles, cela peut être aussi désorientant pour nous que pour eux ou elles. Cela fait en sorte qu’il peut être facile pour un patron de reprendre le contrôle sur une conversation !
Pour que nous arrivions à garder le contrôle sur une telle discussion, il est important que nous sachions tout d’abord ce que nous voulons voir arriver : Nous ne pouvons pas leur tenir tête si nous ne savons pas sur quoi nous voulons lui tenir tête. Bref, si nous n’avons pas de plan, les choses ne pourront évidemment pas se dérouler « selon le plan ».
Supposons, par exemple, que nous confrontions un-e supérieur-e parce qu’il ou elle impose constamment à quelqu’un de faire du temps supplémentaire. Il ou elle pourra se défendre de bien des manières ; Il ou elle pourra justifier sa décision («nous avons beaucoup de travail, quelqu’un doit le faire»), désamorcer la situation en changeant de sujet («vous êtes présentement en civil»), essayer de vous culpabiliser (« je viens tout juste de vous payer une superbe machine à café et c’est comme ça que vous me récompensez ?! »), essayer de réorienter votre approche à son avantage ou pour gagner du temps (« vous ne devriez pas venir m’en parler tous ensemble, c’est quelque chose qu’il faut régler en tête-à-tête avec la personne concernée » ) ou vous référer à quelqu’un d’autre ou à un autre moment («vous devriez en parler avec ‘’X’’ à la prochaine réunion»). Bien d’autres possibilités existent, mais l’idée dont nous discutons ici est qu’il faut apprendre à se préparer aux éventuelles manières dont nos supérieur-e-s répondront à nos paroles/actions et à comment nous répondrons par la suite à celles-ci.
L’objectif, lorsque nous répondons à un-e supérieur-e, est de toujours revenir au problème qui nous a amené à discuter avec lui ou elle et à ce que nous désirons obtenir. Ne vous laissez pas distraire ou égarer ; n’argumentez pas ! Au mieux, ne faires que reconnaître ce qu’ils ou elles diront (« nous apprécions grandement la machine à café» ou «nous avons DÉJÀ essayé d’en parler à ‘’X’’ la réunion»), mais ne les laissez pas faire détourner la conversation sur ces diversions ! Réaffirmer les raisons pour lesquelles vous êtes allé les voir, et ce que vous désirez obtenir d’eux ou elles (« vous nous demandez constamment de faire du temps supplémentaire et ça nous cause problème, est-ce que vous arrêterez ?»). S’ils ou elles continuent à mettre d’autres choses sur la table, et ils et elles le feront probablement, ne faite que dire que vous n’êtes pas ici pour parler ce cela, réaffirmez la situation problématique que vous voulez régler et ce que vous désirez obtenir.
L’idée générale est que nos revendications ne sont pas négociables. Nous ne laisserons aucun patron nous faire sentir que les situations que nous jugeons problématiques ou inacceptables ne le sont pas réellement, ni croire qu’il ou elle peut les ignorer. Nous mettons au clair que ces problèmes sont réels, tout comme nos demandes pour arriver à ce qu’ils se règlent. S’il le faut, dites « nous ne sommes pas ici pour débattre ou pour discuter d’autre chose. Nous voulons savoir si vous allez arrêter de nous demander de faire des heures supplémentaires ou non. Allez- vous le faire ? »
Tenez-vous en à l’essentiel et vous pourrez garder le contrôle sur la conversation/confrontation.
Cet article fait partie d’une série : Affaiblir la digue.
Ils ont été traduit par les SITT-IWW du Canada francophone les originaux en anglais sont disponibles ici