A propos du Réseau Solidaire des travailleurs⸱euses (RST)
Un réseau solidaire et autogéré entre travailleur·euses
Le RST est un réseau de solidarité entre travailleur·euses, indépendamment du métier, du statut, du secteurs d’activité… La pratique de la solidarité a vocation à renforcer l’auto-organisation de notre classe, nos luttes collectives, notre capacité à agir directement, à remporter des revendications, et in fine à développer notre pouvoir collectif.
Le RST s’oppose dès lors à toutes formes de discriminations basées sur le genre, la race, l’orientation sexuelle, la nationalité…, non seulement sur le lieu de travail, mais également entre travailleurs·euses ou au sein de notre réseau.
Le RST défend la solidarité internationale entre tou·tes les travailleur·euses, par-delà les frontières des états-nations.
Que faisons-nous ?
L'activité du RST est tournée vers 7 objectifs :
- Faire connaître les méthodes de l'organizing au plus grand nombre par l'organisation régulière de formations (OT101) et par la propagande ;
- Faire de l'accompagnement personnalisé pour les travailleur·euses qui souhaitent s'organiser, leur apporter du soutien, des conseils et de la méthode (external organizing) ;
- Mobiliser notre réseau pour soutenir des travailleur·euses isolé·es sur leur lieu de travail via des campagnes de solidarité ;
- Défendre une pratique syndicale basée sur l'auto-organisation, la démocratie et l'action directe collective ;
- Organiser des moments de rencontre et d'éducation populaire ;
- Organiser et participer à des mobilisations en soutien avec d'autres luttes syndicales et d’autres mouvements sociaux (féministes, antiracistes, écologistes, antifascistes…) ;
- Impulser un réseau intersyndical en rassemblant des travailleur·euses combatifs·ives.
Pourquoi devenir membre ?
Le RST est ouvert à tou·tes les travailleur·euses : salarié·es, chômeur·ses, travailleur·euses indépendant·es, étudiant·es, retraité·es, personnes exerçant des professions informelles ou dans l’incapacité de travailler…
Être membre du RST signifie faire partie d’un réseau de travailleur·euses solidaires, se renforcer mutuellement, bénéficier du soutien, des conseils d’organisation et de l’accompagnement d’autres membres du RST…
Pourquoi mettre l’accent sur les relations de solidarité ?
Votre capacité à améliorer vos conditions de travail dépend de votre pouvoir collectif. La réelle solidarité repose donc sur l’organisation et les relations de confiance. Face à votre patron il faut agir ensemble ! Impossible de faire la grève pour de meilleures conditions si vous ignorez tout de vos collègues et ne disposez pas d'une structure pour prendre des décisions.
N’avez-vous jamais entendu un collègue se plaindre de la faible participation à une grève ou une action syndicale? Notre pouvoir réside dans notre nombre, notre organisation et notre volonté d’agir. C’est pourquoi les relations avec nos collègues sont importantes.
Le simple fait d’entretenir des relations solides avec vos collègues vous permettra d’améliorer vos conditions de travail grâce à des actions concertées et coordonnées !
Développer notre capacité à agir directement
L'action directe peut être définie comme l'utilisation de tout outil, tactique ou stratégie que vous pouvez contrôler vous-même. Il s'agit d'utiliser des tactiques qui s'attaquent directement à votre problème. Elle est directe et simple et vous pouvez lui faire confiance. Elle réussit ou échoue en fonction de la qualité de votre idée, de la force avec laquelle elle est appliquée et de son adéquation à la situation.
L'action directe et la solidarité sont synonymes de victoire. Les seules tactiques de lutte et de défense auxquelles nous pouvons faire confiance sont celles que nous, les travailleur·euses, contrôlons. L'action directe permet d'obtenir des résultats. Pour nous défendre, nous devons nous unir et nous battre pour nous-mêmes.
Pour un syndicalisme démocratique
Pour nous défendre et défendre nos proches, nous devons nous regrouper au sein de syndicats. Mais le syndicat dont nous avons besoin est un syndicalisme démocratique. Sinon, comment pourrait-il défendre nos besoins et non ceux de nos employeurs ? Sinon, comment pourrons-nous contrôler nos propres luttes, définir nos propres objectifs et nos propres problèmes ?
Nous avons besoin d'un syndicalisme démocratique, d'un contrôle par la base et d'une démocratie directe sur le terrain pour livrer nos combats.
Plus d'infos :
Dans le contexte actuel marqué par la précarisation du salariat, la mise en concurrence des travailleur·euse·s et la destruction de nos conquêtes sociales, nous défendons la solidarité comme un levier essentiel pour nourrir les luttes collectives. Pour nous, la solidarité n’est pas un concept abstrait ou moral, mais une nécessité stratégique dans notre lutte contre l’exploitation.
Nous, la classe des travailleur·euses, sommes exploité·es dans le système capitaliste et subissons des oppressions sexistes et racistes qui créent des divisions genrées et racialisées du travail. Cela conduit certain·es d’entre nous à occuper des tâches dévalorisées et surexploitées, tandis que d’autres bénéficient de meilleures conditions de travail et de meilleurs salaires. La solidarité ne peut donc être effective que si elle tient compte des hiérarchies au sein de notre classe, dans le but de les combattre.
La solidarité, en tant que type de relations sociales et de sociabilité que nous cultivons entre nous, sur nos lieux de travail, de vie, et plus largement au sein de notre classe, est essentielle pour construire notre conscience collective. Elle nous permet de reconnaître nos intérêts communs et de viser l’émancipation de tou·tes.
C’est dans cette perspective que nous nous inscrivons dans un mouvement plus large et ancien des travailleur·euses, qui ont toujours cherché à s’organiser avec un double objectif : défendre des revendications immédiates, et lutter pour une transformation profonde de la société.
Pour que la solidarité s’exprime pleinement, elle doit s’appuyer sur des formes d’organisation démocratiques et autogestionnaires. Il n’est pas possible d’être solidaires d’autres luttes si nous, les travailleur·euses de base, n’avons pas la possibilité de décider nous-mêmes de notre engagement. Il n’est pas possible non plus d’être solidaires entre nous si des militant·es professionnel·les imposent leurs priorités et fixent les modalités de nos luttes.
Notre vision de la solidarité consiste à développer notre pouvoir collectif et à remporter des victoires concrètes. C’est en nous organisant à la base, en prenant démocratiquement les décisions concernant les actions à mener contre le patronat, en construisant un rapport de force et en pratiquant l’action directe et collective, que nous pouvons atteindre nos objectifs sans l’ingérence d’entités extérieures à notre classe.
Dans un contexte où le capitalisme contemporain cherche constamment à individualiser et atomiser les travailleur·euses, notre objectif est de contrer cette tendance en recréant un réseau solidaire, capable de se mobiliser pour chaque membre comme pour soi-même et de redonner du pouvoir d’agir aux travailleur·euses même les plus isolé·es.
Pour que nos luttes soient à nouveau victorieuses, il est crucial de nous réapproprier des méthodes basées sur l’auto-organisation et la lutte directe des concerné·es. Cela signifie devenir des organisateur·rices au sein de notre classe, en encourageant l’action collective de tou·tes les travailleur·euses et en rejetant les approches qui ne sont pas de nature à développer le pouvoir des travailleur·euses (mobilisations « top-down », activisme…).
Le réseau de solidarité que nous construisons a pour vocation de créer des convergences et d’apporter notre solidarité à tou·tes celles et ceux qui, sur d’autres terrains de luttes, s’organisent directement et développent leur pouvoir collectif. Ensemble, en unissant nos forces, nous pouvons renforcer notre capacité à obtenir des victoires concrètes, améliorer nos conditions de vie et avancer vers une transformation radicale de la société.